Up Festival de CANNES 2007 Slideshow

Le Festival de Cannes par Thierry Chabanis

2007 Alain Delon
2007 Angelina Jolie
2007 Brad Pitt
2007 C Lelouch & R Polanski
2007 Carole Bouquet
2007 Daphnée Roulier
2007 Diane Kruger
2007 Dita
2007 Emma de Caunes
2007 George Clooney
2007 Helen Barkin
2007 Jamel Debbouze
2007 Jane Fonda
2007 Juliette Binoche
2007 Kylie Minogue
2007 Maria de Medeiros
2007 Maria Hands
2007 Mickey Rourke
2007 Sharon Stone
2007 Vahina Giocante

 
 

 

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Le 60e Festival de Cannes du 16 au 27 mai 2007
 
Photographies par Thierry Chabanis

 
    
    
Sabine Azéma
 
 
 
 
 
 
 
Avec l'affiche de cette 60ème édition, le Festival de Cannes se tourne résolument vers le futur. « Il y a plus d'un an, nous nous sommes demandé comment célébrer notre 60ème anniversaire, et nous avons eu un même désir de préfigurer l'avenir et de placer les films et les artistes au premier plan pour rendre hommage à la force vive du cinéma : fêter soixante ans de création par la création », explique Gilles Jacob, Président du Festival de Cannes. C'est d'une rencontre avec l'Agence Magnum en 2006, qu'est née l'idée - pour célébrer en 2007 le 60ème anniversaire - de réinventer l'œuvre culte du photographe américain Philippe Halsman - sa célèbre série de sauts -, en créant la « new jumpology » ou la plus grande chorégraphie de personnalités du cinéma mondial jamais réalisée.

Lors de la précédente édition, de nombreux artistes internationaux, parmi lesquels Pedro Almodóvar, Juliette Binoche, Jane Campion, Souleymane Cissé, Penélope Cruz, Gérard Depardieu, Samuel L. Jackson, Bruce Willis, Wong Kar Wai, ont ainsi accepté, entre le photo-call et la conférence de presse de leur film, de « jumper » devant l'objectif d'Alex Majoli, photographe de Magnum. C'est avec cette série de portraits, où transparaît le plaisir de jouer et de créer, que le graphiste Christophe Renard a composé une œuvre originale, une ode à l'énergie créative du cinéma. Autant d'artistes qui fusent comme en un feu d'artifice et font de cette affiche le manifeste d'un Festival en mouvement vers l'avenir.

 
 
 
 
LE FILM ANNIVERSAIRE : « CHACUN SON CINÉMA »

Pour cette 60e édition du Festival de Cannes, on ne pouvait rêver plus beau cadeau d'anniversaire que ce film collectif intitulé Chacun son Cinéma. Projeté au Théâtre Lumière le 20/05/07 à 19h, après la Cérémonie du 60e anniversaire, cette œuvre inédite initiée par le Festival a été réalisée par 35 cinéastes de renommée internationale parmi lesquels : Theo Angelopoulos (Trois Minutes), Olivier Assayas (Recrudescence), Bille August (The Last Dating Show), Jane Campion (The Lady Bug), Chen Kaige (Zhanxiou Village), Michael Cimino (No Translation Needed), Joel et Ethan Coen (World Cinema), David Cronenberg (At the Suicide of the Last Jew in the World in the Last Cinema in the World), Jean-Pierre et Luc Dardenne (Dans l'Obscurité), Manoel De Oliveira (Rencontre Unique), Raymond Depardon (Cinéma d'Eté), Atom Egoyan (Artaud Double Bill), Amos Gitai (Le Dibbouk de Haifa), Hou Hsiao Hsien (The Electric Princess House), Alejandro González Iñárritu (Anna), Aki Kaurismäki (La Fonderie), Abbas Kiarostami (Where is my Romeo ?), Takeshi Kitano (One Fine Day), Andrei Konchalovsky (Dans le Noir), Claude Lelouch (Cinéma de Boulevard), Ken Loach (Happy Ending), Nanni Moretti (Diaro di uno Spettatore), Roman Polanski (Cinéma Erotique), Raoul Ruiz (Le Don), Walter Salles (A 8 944 km de Cannes), Elia Suleiman (Irtebak), Tsai Ming-Liang (It's a Dream), Gus Van Sant (First Kiss), Lars Von Trier (Occupations), Wim Wenders (War in Peace), Wong Kar Wai (I Travelled 9.000 km to Give it to You) et Zhang Yimou (En Regardant le Film).

Chacun a tourné en toute liberté un film de trois minutes sur la salle de cinéma, véritable lieu de communion des cinéphiles du monde entier. « La variété des cultures, des origines et des talents nous a inspiré le titre de ce long métrage. 33 œuvres individuelles pour une célébration collective. Cette écriture inédite n'est pas un enchaînement mécanique de salles de cinéma, mais crée une série de rencontres improbables dans les salles dont la diversité surprendra. Aucun réalisateur n'a eu connaissance des autres fragments, ni même des synopsis de ses confrères. Ils ont accepté de les découvrir en même temps que les festivaliers lors de la soirée dédiée à l'anniversaire du Festival », déclare le Président du Festival Gilles Jacob, à l'initiative de ce projet. En ouverture de cette soirée dédiée à tous ces réalisateurs, l'artiste canadien Robert Carsen, qui a notamment mis en scène Candide de Bernstein au Théâtre du Châtelet, a conçu une introduction au film collectif Chacun son Cinéma.

Samedi soir, une grande partie de ces cinéastes était réunie le temps d'un dîner offert par Gilles Jacob dans un grand hôtel cannois. M. Jacob a remis à cette occasion à chacun de ces réalisateurs une médaille commémorant le 60e anniversaire du Festival de Cannes.


 
LA CONFÉRENCE DE PRESSE : « CHACUN SON CINÉMA »

En ce jour anniversaire du 60e Festival de Cannes, la plus prestigieuse des conférences de presse a été organisée, réunissant devant la presse internationale une grande partie du collectif de réalisateurs de Chacun son cinéma. Avaient répondu à l'invitation de Gilles Jacob : Theo Angelopoulos, Olivier Assayas, Bille August, Jane Campion, Chen Kaige, Michael Cimino, Joel et Ethan Coen, David Cronenberg, Jean-Pierre et Luc Dardenne, Manoel De Oliveira, Raymond Depardon, Atom Egayan, Amos Gitaï, Hou Hsiao Hsien, Alejandro Gonzalez Iñarritu, Aki Kaurismäki, Abbas Kiarostami, Takeshi Kitano, Andrei Konchalovsky, Claude Lelouch, Ken Loach, Nanni Moretti, Roman Polanski, Raul Ruiz, Walter Salles, Elia Suleiman, Tsai Ming-Liang, Gus Van Sant, Wim Wenders, Wong Kar Wai, et Zhang Yimou. Extraits rapportés.

Andrei Konchalovsky sur la difficulté de l'exercice : « Il est plus difficile de faire un court-métrage qu'un long. Parce que chaque image a plus de valeur, dans la mesure où l'on en dispose de si peu pour conter une histoire. Chaque image est sans prix, par conséquent chaque image doit avoir sa place. Pouchkine, grand poète russe, a écrit dans une longue lettre : « Excusez-moi, je n'ai pas eu le temps d'écrire une lettre brève. »

Walter Salles sur sa vision du cinéma : « S'il y a une seule leçon à retenir de ce film, c'est de considérer le cinéma comme une aventure collective, dont on peut apprendre les uns des autres. Le cinéma est justifié que s'il est fait collectivement et vu collectivement. (...) Je crois qu'il faut célébrer l'essentiel que représente ce Festival : Cannes est un réservoir d'auteurs, un lieu de résistance. C'est très important à mes yeux : plus de films seront produits, plus les festivals comme Cannes seront importants. »

Takeshi Kitano sur l'expérience de Chacun son cinéma : « J'ai pensé que faire un film de trois minutes allait correspondre à un budget réduit et à des efforts moindres par rapport à un long-métrage. Finalement, ça m'a pris autant d'énergie que pour un long, ce fut aussi épuisant. »

Roman Polanski sur sa vision des courts-métrages : « Mon concept de base n'a pas changé. J'exprime ce que je veux plus rapidement. Ce qui est le plus important dans un court-métrage, c'est la présence d'un début et d'une fin. Dans la plupart des courts que je vois - et j'en vois beaucoup -, cela ressemble à la bobine d'un long-métrage, c'est assez perturbant. J'ai le sentiment qu'un court-métrage doit être autonome, ne doit pas s'intégrer à autre chose. Il doit exprimer une idée en très peu de temps. Il vous faut trouver un moyen de transmettre à votre public ce que vous avez à l'esprit. (...) Je voulais dire aussi qu'il n'y a qu'un seul homme capable de nous réunir tous ensemble de cette façon, c'est Gilles Jacob. Je voudrais le remercier et lui dire bravo ! »

Jane Campion sur la représentation des femmes dans ce collectif : « Je suppose que mon film est un hommage à Buñuel. C'est un film un peu féministe, qui reflète malheureusement la situation actuelle dans tous les pays. La manière dont on voit le monde est imposée par les hommes, le point de vue féminin est plutôt laissé à l'écart. (...) C'est curieux d'être seule parmi cette équipe de football. Les hommes qui sont présents ici aimeraient bien qu'il y ait davantage de femmes réalisatrices. Je crois que la vision de la femme est extrêmement important pour l'humanité. Nous sommes intuitives, belles, nourricières, et je pense que le monde serait plus en sécurité s'il y avait plus de conscience féminine. »

Alejandro Gonzalez Iñarritu sur ses intentions artistiques avec Chacun son cinéma : « C'est un honneur pour moi de faire partie de ce groupe de cinéastes ; j'en admire beaucoup. Le thème que j'ai traité est une extension de ce que j'ai déjà exploité dans Babel. Comme le disait Andrei Konchalovsky, cet exercice de trois minutes est très difficile. On peut comparer un long-métrage à un combat de boxe que l'on peut gagner aux points, en douze ou quinze rounds. Dans un court-métrage, il faut gagner par KO. Il ne doit pas y avoir une seconde inutile. J'ai voulu explorer la façon dont le cinéma peut nous aider à dépasser nos limites physiques. Notre expérience sensorielle du cinéma nous permet d'aller plus loin, c'est une expérience spirituelle. »

David Cronenberg sur l'avenir du cinéma : « Je ne sais pas ce que le cinéma va devenir. Je crois que son format tel qu'on le connaît et qu'on aime appartient déjà au passé. Je ne sais pas si je suis sombre ou pessimiste... Mais je pense que les jeunes qui grandissent au milieu de toute cette technologie actuelle vont y trouver des choses passionnantes, intéressantes, mais le cinéma sera différent. Il ne peut pas survivre tel qu'il est, je crois même qu'il a déjà disparu. »


 
LES IMPRESSIONS DES CINÉASTES : SUR LEUR PRÉSENCE AU SEIN DU COLLECTIF

Durant un point presse, quelques-uns des 35 réalisateurs nous ont livré leurs impressions sur leur présence au sein de ce prestigieux collectif :

Elia Suleiman : « Le moins que l'on puisse dire, c'est que beaucoup de ces réalisateurs, comme Hou Hsiao Hsien, ont été une source d'inspiration quand j'ai commencé à faire des films. Et nous voir aujourd'hui réunis dans ce même groupe, c'est pour moi très flatteur. »

Takeshi Kitano : « Je vais être honnête. Certains de ces cinéastes ont fait des films qui dépassent de loin mes capacités de réalisateur. J'en suis émerveillé. »

Amos Gitai : « Je pense que ce sont des réalisateurs puissants, des êtres indépendants qui ont des visions intéressantes des pays dont ils sont originaires. Ils ne viennent pas seulement avec leur drapeau mais également avec leur « individualité ». Ils nous donnent ainsi une lecture complétement différente de ce que nous sommes habitués à penser de leur pays d'origine. »

Raymond Depardon : « Je suis touché d'être parmi tous ces grands réalisateurs, en qui on a une dette dans l'art de tourner. »

Roman Polanski : « Je pense que réunir ces 35 réalisateurs et leur avoir fait faire à chacun un court métrage est un véritable aboutissement. Je n'avais pas imaginé que ça allait si bien fonctionner. Le résultat est vraiment bluffant. »

Wim Wenders : « Je suis plus vieux que le Festival, j'ai 62 ans. J'étais déjà présent lors du 50e anniversaire. En regardant dans cette pièce tous ces réalisateurs, je constate que nous avons tous vieilli et je pense que ce Festival nous aide à être ce que nous sommes et que nous aidons le Festival à être ce qu'il est.»

Walter Salles : « C'est un grand honneur pour moi de faire partie de ce groupe, dans lequel plusieurs réalisateurs ont été pour beaucoup dans mon engagement cinématographique. Cette invitation est un très beau cadeau. »
 
 
 

UNE PALME D'OR EXCEPTIONELLE POUR JANE FONDA

Le Président du Festival de Cannes Gilles Jacob a décerné ce samedi soir, le 26/05/07, lors d'un dîner au Carlton, une Palme d'Or exceptionnelle à l'actrice américaine Jane Fonda en hommage à sa carrière et à ses engagements. Il s'agit de la quatrième "Palme d'Or à la carrière" décernée dans l'histoire du Festival, les trois précédentes ayant été attribuées aux cinéastes Alain Resnais et Gérard Oury et à l'actrice Jeanne Moreau. "Je n'aurais pas imaginé que le Festival de Cannes honorerait une personne épiée et traquée par le FBI, une personne sur laquelle existe un dossier de 20 000 pages", a ironisé M. Jacob dans un discours, faisant allusion aux engagements politiques de l'actrice notamment contre la guerre au Vietnam, et plus récemment contre l'engagement américain en Irak. "Vous êtes une femme qui se bat et qui gagne", a souligné le Président du Festival de Cannes. Jane Fonda s'est quant à elle déclarée "bouleversée" par cette palme exceptionnelle.

 
 
 

HORS COMPÉTITION : « OCEAN'S THIRTEEN » DE STEVEN SODERBERGH

Pour cette neuvième journée, le Festival de Cannes accueille une pléiade de stars, George Clooney, Brad Pitt, Matt Damon en tête, pour la présentation Hors Compétition d'Ocean's Thirteen, le nouveau film de Steven Soderbergh. Cette production hollywoodienne, suite d'Ocean's Eleven et d'Ocean's Twelve, nous raconte une douce vengeance sous le ciel de Las Vegas. Danny Ocean et sa bande ne pouvaient avoir qu'un seul motif pour tenter leur braquage le plus audacieux à ce jour : sauver un des leurs. Mais il vont se rendre compte que la chance ne suffit pas toujours lorsque l'on veut faire sauter « The Bank », alias Willy Bank, un cruel propriétaire de casino campé par Al Pacino... Hormis ce dernier, une nouvelle actrice, Ellen Barkin, s'est jointe à ce casting de luxe.

Lauréat de la Palme d'Or 1989 pour Sexe, Mensonges et Vidéo, le réalisateur américain n'avait pas encore fini de travailler sur Ocean's Twelve qu'il songeait déjà à Ocean's Thirteen : « Alors que nous achevions tout juste le tournage d'Ocean's Twelve, je me suis dit qu'il serait amusant de revenir à Las Vegas pour une nouvelle aventure. Ce troisième film est motivé en grande partie par notre désir de travailler à nouveau tous ensemble. » « Nous avions envie de retrouver ces ambiances. Vegas a un cachet particulier, c'est la capitale mondiale du jeu et une ville assez incroyable », poursuit le producteur Jerry Weintraub.


Le gang de Ocean's Thirteen s'est réuni au grand complet en salle de conférence de presse pour répondre aux questions des journalistes. Etaient présents : les acteurs George Clooney, Matt Damon, Brad Pitt, Don Cheadle, Andy Garcia, Scott Caan, Ellliott Gould, Shaobo Qin, Eddie Jemison, Ellen Barkin, le réalisateur Steven Soderbergh et le producteur Jerry Weintraub. Extraits proposés.

George Clooney sur la diversité de ses rôles : « J'aime le cinéma, j'aime faire des films. Nous travaillons sans cesse à des productions différentes. Je pense qu'il y a beaucoup à faire dans le domaine du divertissement comme dans le cinéma qui aborde des thèmes plus sérieux. Nous avons tous une passion pour les films que nous faisons. Je pense que nous partageons cette même motivation. »

Jerry Weintraub sur Steven Soderbergh : « Ocean's Thirteen est comme un orchestre. Il y a un groupe d'acteurs qui coopèrent et il y a Steven Soderbergh qui trouve un moyen pour que chacun ait sa place dans le film, pour que chaque personnage évolue et grandisse. C'est assurément la chose la plus difficile à réaliser : s'occuper de treize acteurs, treize personnages, et faire en sorte que tout cela soit équilibré et fonctionne. C'est vraiment comme un orchestre, nous travaillons tous ensemble. »

Steven Soderbergh sur le tournage : « Lorsqu'on a commencé avec Jerry à travailler sur ces projets, il y a quelques années, on a établi une règle. On ne devait pas engager quelqu'un de désagréable, d'imbécile, ni de stars compliquées sur le tournage. On s'y est tenu. »

Steven Soderbergh sur son approche artistique de ce volet : « Lorsqu'on fait des films comme Ocean's Thirteen, on a la possibilité d'agir différemment sur l'image par rapport aux précédentes productions ; on peut aller de l'avant, au niveau des mouvements, des couleurs, du montage. Avec les films de divertissement, si on ne met pas toute sa passion, s'il n'y a pas d'engagement, cela ne fonctionne pas. De mon point de vue, les trois Ocean's ont été plus difficiles à mettre en scène que certains de mes films dits « sérieux ». Ils sont extrêmement subtils, très complexes à réaliser. C'est un aspect de ma personnalité que j'aime bien explorer. Mais si je ne faisais que des films comme Traffic ou Ocean's, ce serait un piège pour moi. »

Jerry Weintraub sur la participation d'Al Pacino : « Lorsqu'on a commencé à travailler, il m'a demandé dès les premiers jours : « Qu'est-ce que ces gens pensent de moi. Ils ont déjà faits deux films ensemble, ce sont de bons amis. Qu'est-ce qu'ils pensent de moi ? ». Question facile à laquelle j'ai répondu de la sorte : « Que pensais-tu de Marlon Brando quand tu as joué avec lui dans Le Parrain ? Et bien, ils pensent la même chose de toi ». »

Sur leur engagement concernant la situation au Darfour :

George Clooney : « Nous avons fait ce divertissement. Nous savions que vous seriez ici - Cannes est une grande plateforme internationale. Nous savions qu'il y aurait énormément de caméras des télévisions du monde entier et que nous pourrions attirer l'attention sur une chose qui nous tient particulièrement à cœur. Nous avons pensé que nous pourrions présenter Ocean's Thirteen et faire quelque chose pour une œuvre caritative. (...) Don Cheadle, Brad Pitt et Matt Damon se sont rendus au Darfour depuis un an. Nous sommes très nombreux ici à avoir consacré du temps sur la question. Il y a beaucoup d'attention sur le Darfour, mais il est important d'en parler davantage. Le monde entier est tellement choqué par ce qui s'y passe, il faut absolument que ça cesse. »

Matt Damon : « Il y a énormément de ressources qui peuvent être mises à disposition de ce combat, pour susciter un intérêt, une prise de conscience. Nous pourrions orienter une partie des ressources financières pour agir. »

 
 
 

LA CONFÉRENCE DE PRESSE DU JURY POUR LE PALMARÈS

Pour la quatrième fois dans l'histoire du Festival de Cannes, le Jury a l'occasion de s'expliquer sur le choix du Palmarès. En conférence de presse, le Président du Jury Stephen Frears et les Jurés Maggie Cheung, Maria De Medeiros, Abderrahmane Sissako, Orhan Pamuk, Toni Collette, Michel Piccoli, Marco Bellocchio et Sarah Polley ont répondu aux questions des journalistes. Extraits choisis.

Orhan Pamuk sur la Palme d'Or : « Le film roumain qui a reçu la Palme d'Or est une grande oeuvre. Le peuple roumain peut être fier de ce metteur en scène. Cela a été un grand plaisir d'en voir chaque seconde. Il est riche sur la forme comme sur le fond. Nous étions tous satisfaits, il n'y a pas eu beaucoup de discussions pour lui remettre cette Palme (…) Je voudrais dire enfin que je ne suis pas un professionnel du cinéma, je suis un écrivain. Je tenais donc à remercier toutes ces personnes qui sont des professionnels et qui m'ont permis de me sentir à l'aise (…) Le seul critère que j'ai eu à l'esprit pour faire des choix, c'était d'écouter ma propre conscience et de faire confiance en mes propres goûts. Nous nous sommes tous exprimés, chacun son tour sur tous les films dans un grand sens de la démocratie, et c'était merveilleux. Nous avons débattu autour de chacun des films et nous sommes parvenus aux meilleures décisions possibles. Félicitations à la Roumanie pour ce film. »

Sur le processus de décision :

Michel Piccoli : « Il n'y a pas eu d'unanimité. C'est impossible que neuf personnes pensent la même chose pour un choix si délicat, si important pour la personne qui a présenté son film. Fort heureusement. Sinon nous aurions été sous la coupe d'un Président dictateur. C'était tout le contraire. Nous nous sommes beaucoup écoutés les uns, les autres. Chacun a pu défendre une idée qui lui était particulièrement chère, qui lui était indispensable. »

Marco Bellocchio : « Tout le monde a des idées sur la vie, sur une esthétique, sur une politique, sur une idéologie… Un Jury comme celui-là doit se comprendre et doit trouver des médiations. Ce fut une très belle expérience. Le plus beau reste de voir tous ces films du monde. Car au moment de juger, de discuter, c'est du travail. Mais on a trouvé aussi la manière de s'amuser et de se faire des amis. »

Sur le statut de Juré :

Abderrahmane Sissako : « Etre Juré n'est pas un exercice facile. On ne se connaissait pas avant ce Festival. Je pense que la personnalité d'un Président du Jury joue beaucoup. Stephen nous a mis à l'aise dès le premier jour. On s'est senti bien, on s'est senti libre. On n'avait pas l'impression qu'il y avait des spécialistes. On était des spectateurs amoureux du cinéma qui s'écoutent les uns les autres pour échanger. Les choix ont été faciles. C'était harmonieux en fait. »

Michel Piccoli : « C'est extrêmement difficile d'être Juré, extrêmement intimidant. Pourquoi oser donner des prix à telle ou telle personne. Heureusement, je n'étais pas seul. Mais j'écoutais les autres, ils me donnaient des conseils, ils m'éclairaient sur des aspects. Bien sûr, j'avais mes choix propres et ce fut tout à fait consensuel. Je suis très heureux de certains choix pour lesquels je me suis vraiment battu. J'ai gagné, pas tout le temps, mais j'ai gagné suffisamment. »

Sur leur expérience au sein de ce Jury :

Maria De Meideros : « Je saisis l'occasion pour remercier notre Président Stephen Frears qui fut merveilleux. Je remercie tous les autres Jurés. Je n'ai jamais fait partie d'un aussi bon Jury. Ce fut une expérience très intéressante. A chacune de nos réunions, nous avons vraiment mené des discussions ouvertes sur chaque film. C'est tout à fait fascinant de suivre la vie de festival de chacun des membres, d'écouter leurs avis. On a vu beaucoup de films fantastiques, on a passé un moment merveilleux tous ensemble. »

Sarah Polley : « J'ai beaucoup plus appris au cours de ce festival que tout au long de mon existence. On a tous fait preuve d'une très grande curiosité. Je n'ai jamais vu des personnes accorder autant d'attention aux autres lorsqu'ils parlaient. »

Stephen Frears : « Il n'y avait pas de règles formelles. Tout s'est passé avec beaucoup de facilité. Les gens dans ce Jury était tous mutins, c'était une véritable révolte, ils ne faisaient pas ce que je leur disais de faire. On a regardé les films parfois ensemble. On s'était réuni dimanche dernier, jeudi et enfin hier soir. »

Toni Collette sur le Prix du 60e anniversaire : « Nous voulions accorder ce Prix spécial du 60e anniversaire à quelqu'un que nous admirions et qui avait une histoire avec ce Festival. On s'est tous mis d'accord sur Gus Van Sant. »


TOUS LES PRIX DU 60e FESTIVAL 2007

Le Jury officiel des longs métrages est un jury international composé d'un Président et de personnalités du cinéma (artistes, réalisateurs, acteurs, écrivains, intellectuels...)

Ce Jury établit le Palmarès des longs métrages en Compétition, et décerne lors de la cérémonie de Clôture : la Palme d'Or, le Grand Prix, les Prix d'interprétation féminine et masculine, le Prix de la mise en scène, le Prix du scénario et le Prix du Jury.


LE JURY 2007

Président du jury : Stephen FREARS (Réalisateur - Grande Bretagne)

Membres du Jury :

Maggie CHEUNG (Actrice - Hong Kong)
Toni COLLETTE (Actrice - Australie)
Maria DE MEDEIROS (Actrice, Réalisatrice - Portugal)
Sarah POLLEY (Actrice, Réalisatrice -Canada)
Marco BELLOCCHIO (Réalisateur - Italie)
Orhan PAMUK (Ecrivain - Turquie)
Michel PICCOLI (Acteur, Réalisateur - France)
Abderrahmane SISSAKO (Réalisateur - Mauritanie)


LONGS MÉTRAGES

    Palme d'Or : 4 LUNI, 3 SAPTAMINI SI 2 ZILE (4 mois, 3 semaines et 2 jours) de Cristian Mungiu
    Prix du 60ème festival : PARANOID PARK de Gus Van Sant
    Grand Prix : MOGARI NO MORI de Naomi Kawase
    Prix d'interprétation féminine : JEON DO YEON pour Secret Sunshine
    Prix d'interprétation masculine : KONSTANTIN LAVRONENKO pour Izgnanie
    Prix de la mise en scène : LE SCAPHANDRE ET LE PAPILLON de Julian Schnabel
    Prix du scénario : FATIH AKIN pour Auf der anderen seite
    Prix du Jury ex-aequo : PERSEPOLIS de Marjane Satrapi / Vincent Paronnaud & STELLET LICHT de Carlos Reygadas

    Prix Vulcain de l'Artiste-Technicien, décerné par la C.S.T. : JANUSZ KAMINSKI pour Le Scaphandre et le papillon


CAMERA D'OR

Caméra d'Or : MEDUZOT de Etgar Keret et Shira Geffen
Mention spéciale : CONTROL de Anton Corbijn


COURTS MÉTRAGES

Palme d'Or : VER LLOVER de Elisa Miller
Mention spéciale : AH MA de Anthony Chen & RUN de Mark Albiston


UN CERTAIN REGARD

Prix Un Certain Regard - Fondation Groupama Gan pour le Cinéma : CALIFORNIA DREAMIN' (Nesfarsit) de Cristian Nemescu
Prix Spécial du Jury : ACTRICES de Valeria Bruni-Tedeschi
Coup de Cœur du Jury : BIKUR HATIZMORET de Eran Kolirin


CINEFONDATION

1er prix : AHORA TODOS PARECEN CONTENTOS de Gonzalo Tobal
2ème prix : RU DAO de Chen Tao
3ème prix ex-aequo : A REUNION de Hong Sung-Hoon & MINUS de Pavle Vuckovic

 
 

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Photographies : Thierry CHABANIS - Youkou Studio - http://ykst.free.fr
Contact : ykst@free.fr